De Léognan à New York

Photos de Sherwin-White
Photos de Sherwin-White

 

À 42 ans, Vincent Balse, pianiste talentueux et charismatique, a parcouru un sacré chemin de l’école de musique de Léognan à la Juilliard School de New York, avant de conquérir le public sur les scènes internationales.

 

De Vincent Balse, le producteur américain Hezekiah Brinson Jr n’a pas craint de dire : « En le regardant jouer, j’ai tout de suite su que je venais de découvrir un diamant à l’état pur. »

Beau compliment décerné à un pianiste de grande renommée qui a commencé son apprentissage de virtuose à l’école municipale de musique de Léognan. En fin d’année 2023, on le retrouve à Cestas dans un concert de Jazz meets classical avec la musique de Claude Bolling, puis dans un deuxième avec Pierre et le loup de Prokofiev, fruits d’un partenariat des Rencontres musicales internationales des Graves1 avec cette commune.

Toujours souriant, Vincent est d’un abord chaleureux. Derrière une apparence tranquille, le feu brûle en lui. Enthousiaste, bouillonnant d’idés, il a l’art de convaincre ses interlocuteurs et de les entraîner dans une nouvelle aventure. Rien n’est plus important pour lui que partager sa passion pour la musique.

Vincent Balse se produit fréquemment sur les scènes de nombreux pays, plus particulièrement aux États Unis où il se rend dix fois par an. Il est néanmoins très fidèle à la région de son enfance, le Bordelais où il a sa famille et beaucoup d’amis. Il y est souvent à l’affiche, occasion de retrouver de nombreux fidèles.

 

Basket ou piano

À deux ans, il vit à Pessac avec sa mère institutrice puis directrice d’école ; son père est reparti dans son pays, le Sénégal. « Bien entouré par ma famille maternelle, je ne garde de mon enfance, dit-il, que des moments heureux aussi bien à l’école qu’avec les copains. »

Très tôt, Vincent joue avec les touches du piano, présent dans le salon familial. Il mémorise sans peine les mélodies. À huit ans, devant sa persévérance et l’intérêt croissant qu’il porte à cet instrument, sa maman décide de lui faire prendre des cours.

Sa rencontre avec Zoya Zorin2, brillante pédagogue de l’école russe, est décisive pour son avenir. « Elle est très rigoureuse et exigeante mais j’ai confiance en elle » dit-il. « Quand elle devient directrice de l’école de musique de Léognan, je la suis dans son cours. Sous sa directive, je travaille énormément et je prends de plus en plus plaisir à jouer. Mais j’ai une autre passion, le basket, où je me distingue aussi. Dilemme difficile qui me fait hésiter sur la voie à choisir, mais le piano finit par l’emporter » !

 

Conquérir l’Amérique

Vincent continue sa formation piano avec Zoya Zorin jusqu’à ses 16 ans. Au vu de son talent, il ne passe ensuite qu’une année au Conservatoire national de musique de Bordeaux qui lui décerne une médaille d’or. Parallèlement, après des études au lycée Pape Clément, il obtient son bac.

Après concours, il entre ensuite au Conservatoire national supérieur de musique de Paris en 1999. Pendant 5 ans, il y poursuit sa formation de pianiste mais aussi de chef d’orchestre, de musique de chambre et de composition. Il y reçoit le premier prix de piano et de musique de chambre. Il joue régulièrement dans des ensembles musicaux, intègre un groupe professionnel de tango... À 18 ans, deux concerts marquent sa jeune carrière, au Grand Théâtre de Bordeaux et dans la salle Pleyel à Paris.

 « A l’occasion, d’une prestation, je suis repéré par le producteur américain, Hezekiah Brinson. Il me donne une opportunité incroyable à ce stade de ma formation. Je suis invité, quatre à cinq fois par an, pour une série de concerts aux Etats Unis »

Grâce à sa notoriété et au soutien d’artistes, Vincent intègre en 2004 à New York, la réputée Juilliard School, en bénéficiant d’une bourse et de l’aide de sponsors. Pendant trois ans, il prépare son master de piano et direction d’orchestre tout en participant régulièrement à de nombreux concerts. À sa sortie, il entreprend une carrière brillante de concertiste qui le conduit à faire des allers/retours entre la France et les États-Unis.

 

Vincent Balse en 2022, lors des concerts des rencontres musicales internationales des Graves au château Smith Haut-Lafitte
Vincent Balse en 2022, lors des concerts des rencontres musicales internationales des Graves au château Smith Haut-Lafitte

 

Concert à Soweto

En 2011, Vincent rejoint, à Lyon, son épouse la violoniste Nina Millet, également professeur au Conservatoire. Il s’y installe avec des incursions fréquentes dans le Bordelais et aux États Unis. Il intervient souvent dans des concerts aux quatre coins de France et du monde. Dans la ville qui l’a accueilli, il a plein d’activités : direction de l’Orchestre de chambre, Cours au Conservatoire… Il assure aussi régulièrement une classe de piano à Nevers.

« J’ai réalisé de très nombreux concerts3, précise-t-il, lors de ces dix dernières années aussi bien dans les grandes capitales et des salles prestigieuses comme Carnegie hall à New York et Suntory concert hall à Tokyo que dans des petites localités. Certains se sont déroulés dans des lieux singuliers tels que Soweto en Afrique du Sud, près de la Mer Morte en Israël ou sur la Muraille de Chine.

Attaché à la région bordelaise, j’ai un lien particulier avec les Rencontres musicales internationales des Graves. J’y ai croisé Rostropovitch, Vengerov… Successivement, j’y ai participé comme élève de la masterclass, pianiste, professeur, chef d’orchestre. Depuis 2 ans, j’en assure la codirection artistique avec le violoniste Max Zorin ».

Vincent Balse vit à cent à l’heure. Il conserve intact l’envie de conquérir un nouveau public. Partager sa passion de la musique avec le plus grand nombre, c’est ce qui l’anime. Son interprétation envoûtante de la musique et son charisme l’aident beaucoup dans cette ambition. En le comparant à un diamant, Hezekiah Brinson ne s’était pas trompé !

François Bergougnoux

 

 

1Partenariat qui a permis en 2 ans, de faire partager la passion de la musique à 700 enfants des écoles primaires de Cestas

2 Zoya Zorin est directrice des Rencontres musicales internationales des Graves. Elle a aussi été directrice du Conservatoire de musique de Tel Aviv.

3 80 concerts par an : 10 en solo, 10 en soliste, 25 en musique de chambre, 35 en direction d’orchestre. 11 disques publiés.

4 8 concerts tous les ans dans les châteaux des Graves du 15 au 31 juillet.

 

Pour en savoir plus :

- www.orchestredechambredelyon.com

- www.vincentbalse.com

- www.musique-en-graves.com

 

 

Vincent Balse en 2023, pour un concert RMIG à la maison des Graves
Vincent Balse en 2023, pour un concert RMIG à la maison des Graves