Merci Brigitte
Ce vendredi les membres actuels de l’atelier de journalisme et quelques anciens sont réunis au Pub Saint-Aubin, place de la Victoire, pour marquer les 29 ans de l’atelier, au moment où sa créatrice et animatrice a décidé de passer la main.
Chère Brigitte
J’ai recherché l’origine de ce prénom qui nous est si familier à L’Observatoire, Sainte Brigitte était une religieuse suédoise du XIVe siècle, mère de Catherine de Suède et qui fonda l’ordre de
Saint-Sauveur, les Brigittins, ainsi à l’atelier nous étions tous un peu des Brigittines et des Brigittins.
Brigitte Ravaud-Texier fête son anniversaire le 31 décembre, jour de la Saint Sylvestre, elle a plongé dans le XXIe siècle au lendemain de ses 50 ans. Au fait qui était Sylvestre ? Il
s’agirait d’un pape du IVe siècle, dominé par l’Empereur Constantin et pratiquement inexistant, un pape qui coinçait la Bulle, déjà ! En consultant le calendrier, j’ai découvert que le 30
décembre on fêtait les Roger, tiens, tiens !
Évêque de Cannes, (l’italienne du XIIIe siècle) on murmure qu’il n’était véritablement pas un saint.
Parlons des Brigitte célèbres, bien sûr il y a celle qui faisait sensuellement pétarader sa Harley Davidson, or de ton passage au très sérieux collège Notre-Dame de Sion de Strasbourg, tu as bien
retenu, toi, que les habits sacerdotaux.
La star du porno ? Tu as a franchi les obstacles de la vie mieux que Brigitte… Lahaye.
La femme du Président, tu as bien connu les Dames de France, ce magasin chic tout près du siège de Sud Ouest, alors Première Dame, oui mais de L’Observatoire et de son aventure
humaine.
En 1971, les yeux noisettes de notre sylphide alsacienne découvrent le grand quotidien régional Sud Ouest, elle apprend que le patron du journal c’est Lemoine, amusée, elle pense qu’il
aurait pu être celui de La Croix , mais désormais elle en a la certitude Sud Ouest n’est pas la journal d’un curé de campagne. À Bordeaux, amie Brigitte, tu es sur un terrain conquis. Tu peux
arpenter à loisir les rues de Colmar, Mulhouse, de Strasbourg, le cours d’Alsace-Lorraine, la rue Kléber, tout près, à Pessac siège la biscuiterie alsacienne.
Je veux bien occulter ce triste épisode écossais qui te brisa physiquement et hypothéqua ta carrière journalistique. Ta fragilité et ta résistance aux épreuves ont fait de toi ce roseau qui ne
rompt pas.
Mieux vaut insister sur cet éclair génial qui, en 1989, te fit créer ton atelier et lancer son organe Le Petit Observatoire. Après quelques années expérimentales, survient ce déclic d’octobre
2000 quand Roger Peuron apparaît. Qu’allait-il advenir de cette rencontre entre le far breton et le kouglof alsacien (allons-y pour le cliché) ? Roger devenait le talentueux metteur en page
et l’artisan essentiel, avec quelques autres, des progrès spectaculaires de L’Oberservatoire. La création de cet atelier constitua pour toi la meilleure thérapie qui soit, très loin de l’univers
impitoyable du journalisme professionnel.
Mais voici que l’exercice 2018 2019 se fait sans toi puisque tu as transmis le témoin à ton confrère Jean-Paul Taillardas.
Tu as refais ce vendredi 16 novembre 2018 le parcours citoyen qui te menait chaque vendredi de l’avenue de la République à la place de la Victoire. Et de me remémorer ces années passées avec toi,
tes initiatives culturelles avec nos débats sur la passion, le rire, ou le bénévolat, à l’Athénée, à la librairie Georges ou à l’hôtel Mercure. Ta sensibilité y trouvait toute son
expression.
Pour ma part, me sera-t-il pardonné d’avoir mazouté pendant 19 ans les plages du vendredi ? Oui, si tu te souviens de cet article d’avril 2009 que j’ai commis L’Observatoire au sommet où, en
2024, une certaine Christiane Lavaud-Mercier devenait directrice du quotidien L’Observatoire, après avoir racheté Sud Ouest. Comme en patinage artistique c’était une figure
libre au milieu de figures imposées.
Merci pour tout, Brigitte
et la chute de ce « papier » restera journalistique : CHAPȎ !
Claude Mazhoud