Prendre un enfant par la main...
Pourquoi et comment Florence a choisi de faire ses débuts de bénévole à l'ESA, l'Entraide scolaire amicale.
Diplômée d'HEC, Florence a derrière elle 20 ans d'une vie professionnelle réussie, menée de pair avec un engagement fort et enthousiaste auprès de ses trois enfants. Ceux-ci ont eu la chance d'être soutenus dans leurs études, conseillés dans leurs choix professionnels mais combien d'autres n'ont pas cette opportunité ? Comment peut-on alors contribuer à réparer cette injustice ? C'est à l'ESA que Florence a trouvé la forme d'engagement qui lui convient nous raconte-t-elle.
Un enfant, un bénévole, une heure par semaine. La moitié des bénévoles sont des actifs.
Tous les enfants ont droit à la même chance
« C'est la devise de l'ESA et cette chance, c'est l'éducation. Fille d'enseignante, j'ai été nourrie de cette conviction que j'ai transmise à mes enfants. Maintenant qu'ils sont grands, j'ai décidé de retrousser mes manches pour soutenir concrètement des élèves en difficulté que leurs parents ne peuvent aider ou faire aider. Je me suis rapprochée d'HEC Bénévolat et mon choix s'est porté sur l'ESA dont je partage les valeurs : équité, solidarité, confiance, respect dans un cadre apolitique et non confessionnel. J'apprécie surtout qu'il s'agisse d'une démarche globale basée sur le trio enfant/famille/école avec un triple but :
combler des lacunes scolaires tout en développant confiance, autonomie et méthodologie, offrir à l'enfant une ouverture sur la culture et la citoyenneté par des sorties mais aussi sensibiliser les parents aux enjeux éducatifs.
Convaincue de l'efficacité de la méthode ESA, garantie par divers agréments nationaux et un label de bonne gouvernance, j'ai proposé mes services pour rechercher de nouveaux parrainages car la
cotisation symbolique de 30 € par an et par enfant ne suffit pas à payer les formations des bénévoles. Bien sûr, mes compétences dans ce domaine ont suscité de l'intérêt mais je me suis
entendu dire : « Pour promouvoir efficacement notre association, il est indispensable que vous ayez d'abord une expérience de bénévole auprès d'un enfant. Vous pouvez commencer
quand ? »
Sur le terrain
« Remise de ma surprise, je relève le défi : me rendre, une fois par semaine à Levallois chez Ali, un petit Malien de 7 ans, pour 1 h de soutien. Le responsable de l'antenne m'accompagne dans la famille qui me reçoit autour d'un thé.
“Merci de vous occuper du petit, son grand frère est déjà à l'ESA, alors quand nous avons vu le mot de la maîtresse, nous avons pensé que ce serait bien pour lui aussi” J'apprends qu'Ali refuse de travailler en classe et se montre belliqueux en récréation. Dur, dur... Mais le contact s'établit vite, Ali est heureux qu'on s'intéresse à lui et il a l'esprit vif.
Après la découverte de ses cahiers, quelques devoirs et une partie de cartes (« on peut en savoir plus sur une personne en heure de jeu qu'en une année de conversation » prétendait Platon), c'est déjà fini. La semaine suivante, je prépare des exercices et des activités ludiques et avec l'accord des parents, je prends rendez-vous avec la maîtresse pour améliorer la pertinence de mon aide et renforcer aux yeux d'Ali le lien école-famille. Je vais peut -être participer à une des formations proposées aux intervenants par des spécialistes en pédagogie générale et apprentissages fondamentaux. Je sens que je fais déjà partie de cette généreuse équipe de 3 100 bénévoles qui s'occupe de 3 700 enfants du CP au lycée. Chez moi, on s'intéresse aux progrès d'Ali, c'est gratifiant et je viens d'apprendre qu'on a besoin de moi au bureau de l'ESA pour la recherche de nouveaux partenaires. Mon engagement va se diversifier et m'occuper davantage mais je pressens que tout cela ajoutera encore du sens à ma vie »
À Bordeaux aussi
Largement implantée en région parisienne, l'ESA a aussi une dizaine d'antennes en Aquitaine. Françoise Garderes gère Bordeaux Rive droite. Elle-même bénévole, elle anime une équipe de 17 à 20 personnes qui a en charge jusqu'à 50 enfants. Ses tâches sont diverses : recherche des aidants, relation avec les familles et les institutions, animation de réunions d'échange entre les intervenants...
Avec enthousiasme et générosité, elle répond à tous malgré un emploi à plein temps mais elle avoue avoir beaucoup de travail en début d'année. Elle ne refuserait pas de le partager avec un ou une co-responsable d'antenne et lance un appel aux bonnes volontés.
Alors, pourquoi pas vous ?
Claudine Bonnetaud