Président d'Alimso
Vendredi 25 octobre 2013, L’Observatoire a reçu Marcel Desvergne, président d’ALIMSO, association des lecteurs internautes et mobinautes de Sud Ouest.
Marcel Desvergne se présente comme Girondin, Bordelais, Caudérannais et surtout citoyen numérique. Il a fait carrière dans l’Éducation nationale puis a été mis à disposition du CRDP* pour des missions culturelles. Il s’investit dans la diffusion de la culture à travers le cinéma et les ciné-clubs.
Évolution des médias
Il considère que la fin des années 70 marque une première rupture avec l’explosion de la télévision qui proposa 1, 2 puis 3 chaines.
En 1980, il crée, à Lacanau, l’Université de la communication qui se déplace ensuite à Hourtin puis à Carcans. Le but est de faire venir en Aquitaine les décideurs des médias (télé, radio, presse écrite) et de leur faire rencontrer le monde de l’entreprise et de la politique.
L’apparition du minitel marque le début des réseaux, suivi très rapidement d’Internet. Marcel Desvergne considère dès lors que la société de l’information est entrée dans le numérique et qu’elle est actuellement en pleine mutation.
Il affirme par ailleurs que le passage à la presse numérique est inévitable et que les responsables de Sud Ouest l’ont bien compris puisque l’édition numérique complète est désormais payante.
Les missions d’ALIMSO
Après avoir présidé pendant 4 ans la société des lecteurs du Monde, Marcel Desvergne crée ALIMSO. Cette association se veut autonome par rapport au journal Sud Ouest. Elle s’est donnée comme mission d’être l’ambassadrice du journal vers des personnes qui ont quitté la lecture de la presse écrite. Son but est donc de resserrer les liens entre les lecteurs, internautes, mobinautes, le journal et sa rédaction. ALIMSO ne s’occupe pas du contenu car c’est le travail des journalistes mais fait remonter les attentes, les suggestions.
ALIMSO est une association loi 1901 et elle n’a pas été créée pour rapporter de l’argent à Sud Ouest. En ce qui concerne le financement des événements, il précise que les sources en sont les cotisations (12 euros par personne) des 155 adhérents à ce jour et les participations des sponsors.
Son action est diverse : opérations grand public comme une rencontre avec Patrick Venries, directeur de Sud Ouest mais surtout des activités réservées à ses adhérents : rencontres, conférences, visites, cafés de l’actualité.
Des événements plus spécifiques peuvent être organisés pour des associations adhérentes (100 euros la cotisation)
Expérience au Monde
En 1985, la prise de conscience des problèmes de la presse nationale encourage le journal Le Monde à ouvrir ses portes et à créer la société des lecteurs, société anonyme cotée en bourse qui réunit 12 000 personnes. Il s’agit de fait d’une aide financière. Il y aura successivement trois appels à contribution financière aux 8 000 actionnaires dont les actions n’ont plus de valeur. L’apport financier des lecteurs ne serait plus prioritaire : M. Dreyfus a confirmé qu’il n’en avait pas besoin et M. X. Niel a déclaré qu’un apport de 35 000 euros dans le cadre de l’acquisition d’une nouvelle presse était « une goutte d’eau ».
Actuellement, Le Monde est la propriété de Messieurs Bergé, Niel et Pigasse.
Marcel Desvergne rappelle que Le Monde est le seul journal où la nomination du directeur nécessite 60 % des votes d’un comité qui comprend les journalistes. Il en constate les conséquences sur les carrières de messieurs Jean-Marie Colombani et Edwy Plenel notamment.
En réponse à une question posée, Marcel Desvergne pense que « les journalistes ont perdu leur pouvoir mais que ceux de Sud Ouest profitent encore d’une totale liberté d’expression. »
Cette rencontre très intéressante s’achève sur la présentation du journal de l’atelier L’Observatoire que Brigitte Ravaud-Texier fait découvrir et remet à Marcel Desvergne.
Isabelle Denis et Alain Lagrange
*CRDP : Centre de recherches et de documentation pédagogique