Une rencontre surprenante

Un autre pays à voir, loin de la baie de Sydney et de la grande barrière de corail !

L’Australie, douzième puissance économique mondiale, est grande comme quatorze fois la France. Sa population compte 23 millions d’habitants dont seulement 470 000 aborigènes. La grande majorité habite dans les grandes villes côtières comme Sydney et Melbourne.

Malgré son éloignement et son climat semi-aride, ce pays exerce un grand pouvoir d’attraction par la diversité de ses sites et de ses modes de vie. Au retour d’une mission, Dominique relate ses souvenirs les plus originaux.

Le bush australien

« Quelle aventure de parcourir ces immenses zones souvent couvertes de forêts d’eucalyptus d’où émane en pleine chaleur un lourd parfum enivrant. Quelle émotion de croiser, après quelques pas hors de la route, une petite troupe de kangourous jouant dans une clairière. » Symboles de l’Australie, ils incarnent par leur faculté particulière à protéger leur nouveau né, une capacité à résister aux périodes climatiques extrêmes. »

« Une vraie surprise m’attend en croisant dans un coin perdu de ce bush, à 150 km de Canberra, capitale du pays, un village composé de quelques maisons, portant le nom étonnant de Sedan, en souvenir de la guerre de 14/18, partagée avec les combattants européens. Surprise encore plus grande d’y découvrir un bistrot avec un bar de 15 m de long. Renseignement pris, il accueille tous les samedis la grande majorité des habitants du district vivant dans les 30 km environnants. Ces rencontres régulières sont indispensables pour rompre leur isolement. »

Ayers Rock, une véritable pépite

« Découvrir ce site sauvage exceptionnel, depuis un petit avion, avec mes trois compagnons de voyage, me laisse un souvenir impérissable. Après un survol à basse altitude de plus d’une heure d’un semi désert à la beauté épurée, parcouru d’arbustes rabougris aux couleurs vives, apparait à l’horizon une tâche rougeâtre. En s’approchant, on prend conscience de sa dimension et de sa beauté. Il apparait au final comme une grande masse de grès rouge aux tonalités changeantes, posée au milieu du désert. Particulièrement saisissant, il s’élève à 348 m sur un périmètre de 9,4 km. »

« Trois heures de marche à 40° pour le gravir à pied, ne tempèrent pas l’émotion que je ressens dans ce cadre dépouillé où l’ocre du sol tranche particulièrement avec le bleu du ciel. Sentiment rehaussé par les propos du guide évoquant ce lieu sacré pour les aborigènes qui y ont réalisé des peintures rupestres et y pratiquent encore des rituels. »

Rencontres saisissantes

Batlow est une petite cité de la Nouvelle Galles du Sud, à 200 km de Sydney. Une cinquantaine d’arboriculteurs y produisent depuis plus de cent ans une bonne part des 310 000 tonnes de pommes du pays. Satisfaits de leur métier, heureux de leur mode de vie, ils nous accueillent avec beaucoup de plaisir autour d’une table bien garnie, contents de rencontrer des collègues européens. La soirée avançant et le vin aidant, la parole se libère et nous rend leur anglais à fort accent plus compréhensible ! Ils affichent avec des éclats de rire leur fierté d’être des descendants de forçats qui ont su réussir après avoir bravé bien des épreuves ; 160 000 bagnards furent exilés de Grande Bretagne de 1788 à 1868. Ce passé pénal a laissé son empreinte dans la mémoire collective des australiens.

L’industrie de la laine a été la première à se développer. En 1990, elle représentait un effectif de 150 millions de moutons essentiellement de la race Mérinos. Aujourd’hui après la crise, l’effectif a été divisé par deux avec une évolution plus axée vers la production de viande. Cet élevage est présent dans tout le pays mais des troupeaux importants parcourent la zone pastorale de la région semi-désertique du sud et du centre de l’Australie. « Au hasard de la route, je rencontre un jeune couple de bergers modernes, chacun sur sa moto, qui guide et surveille une magnifique troupe de 5 000 bêtes. Ils me font part du vif intérêt qu’ils portent à ce métier après une formation commune. L’homme insiste pour me prendre en photo avec sa compagne.»

Il est difficile de reprendre le cours de la vie après un tel voyage qui, heureusement, nourrit de nouveaux projets.

François Bergougnoux