Une vie très active
Daniel L. : histoire authentique d’une vie professionnelle passionnante, rythmée par des déplacements permanents.
66 ans, cheveux poivre et sel, petit, œil rieur et grosse moustache, il rencontre chaleureusement L’Observatoire au bord du Bassin d’Arcachon, dans le paisible jardin de sa belle maison d’Andernos.
— Daniel L., pourquoi avoir opté pour la fonction commerciale ?
— Au début des années 70, parisien d’origine et jeune marié, je sors d’une grande école de commerce spécialisée dans l’export. Parcourir le monde ? Finalement non car j’aurais été trop rarement chez moi ! Être sédentaire ? Surtout pas, je me serais ennuyé ! Alors, j’envisage d’opter pour la vente terrain en B to B en France. Le disque dur, invention nouvelle, outil de stockage de gros volumes, donne des ailes à l’informatique. Les besoins sont immenses et se déplacer me plait bien. Et si je devenais ingénieur-commercial en informatique en logiciels
— Et comment avez-vous commencé votre carrière ?
— Une rapide opportunité dans ce domaine et l’envie d’aller en province me conduisent rapidement à m’installer à Strasbourg. J’y reste 2 ans car finalement je me déplace assez peu. Comme j’ai de la famille à Bordeaux et que j’aime mieux cette région, je prends des contacts et obtiens en 3 coups de fil un poste d’ingénieur-commercial en informatique. Je vais voyager même si ce n’est pas à l’étranger. Au fil de 50 à 60 000 km annuels, je découvre de très nombreux métiers à informatiser. Quel plaisir de voir des sociétés de toutes tailles s’organisant mieux et décuplant leur savoir-faire avec efficacité et enthousiasme pour des résultats probants.
— Mais ces déplacements sont sans problèmes ?
— Pour beaucoup, se déplacer rime avec fatigue, absences pénibles, changement, dépaysement… Moi, j’aime ça. Ma famille est habituée. Les paysages défilent. Pas toujours séduisants, mais un petit bord de mer, des vallons, un agréable hôtel, un restaurant bien choisi, un joli village, de sympathiques clients devenant parfois des amis, donnent à mes déplacements des airs d’escapades, de vacances. Côté affaires, les résultats sont au rendez-vous. Et puis, un jour, on me propose de reprendre la direction commerciale. 8 ans d’une nouvelle vie !
—Et alors la suite de cette nouvelle carrière ?
— 23 ans après mes débuts et 1 000 000 de km parcourus, je suis dans mon bureau de Directeur Commercial, mon téléphone sonne. Dépôt de bilan de la société qui m’emploie, victime de projets grandioses trop coûteux ! Simultanément, proposition d’un collègue : « Si je reprends cette affaire d’informatique pour constructeurs de maisons individuelles, tu serais d’accord pour t’occuper à ton compte des 20 départements de l’ouest de la France comme concessionnaire exclusif ? ». Réflexion rapide. « OK Marc ! ». Nous sommes en 1994. Je crée alors ma première SARL. Débutent 21 années d’action, de progression et d’indépendance. Puis graduellement, je me diversifie. Je crée d’autres SARL dont je suis gérant. 25 personnes sont embauchées, dont mes 2 enfants. Postes variés en vente de logiciels, technique, formation, gestion, phoning et recrutement. En nom propre et autofinancement, j’ai créé directement 14 SARL personnelles dans différentes villes de France. Puis, par plaisir, envie d’évoluer et de diversifier, je crée une franchise en 2005 pour développer la sous-traitance auprès des bureaux d’études des constructeurs de maisons : plans métrés, images de synthèse. Là, ce sont d’autres qui sont choisis et qui investissent en créant leur propre société. Nombreux déplacements pour trouver les premiers franchisés et les aider à démarrer. 20 me font rapidement confiance. Satisfait, car en 20 ans, aucune hypothèque, ni découvert, ni centime emprunté.
— Maintenant, Daniel, c’est enfin le repos bien mérité ?
— Pas vraiment ! Retraité depuis 3 ans, je continue à me déplacer beaucoup. Des projets, j’en ai plein. France, étranger. Mon camping-car est toujours prêt ! Et entre 2 déplacements, courts ou longs, je suis diverses formations universitaires. Je voyage aussi beaucoup au cœur de l’emploi, aidant ceux qui, ayant eu moins de chance que moi, s’éreintent à chercher un job suite à un accident de parcours. Qu’ils profitent, entre autres, de mes quelques bonnes expériences. Autant qu’elles leurs servent ! L’humain, la connaissance et la découverte de tant de lieux souvent bien proches, c’est maintenant ma vie. Et j’aime tellement ça !
Alain Baudru