I

Itinéraire

Le roseau qui ne rompt pas. Son apparente fragilité cache des ressources mentales hors du commun.

Pure Alsacienne, Brigitte parfait son éducation dans une institution réputée, Notre Dame de Sion où elle fait de brillantes études. Pourquoi choisit-elle en mai 1968 d'entrer dans l'univers impitoyable du journalisme et son école de Strasbourg ?

Elle est alors écartelée entre un esprit rebelle certain, une furieuse soif de changer le monde et une grande tolérance.

Sa nouvelle vie l'amène au journal Le Soleil à Québec où elle découvre le modèle nord américain. Elle ne réalisera pas son rêve australien, son anglais étant le maillon faible d'un arsenal de diplômes.

C'est en 1971 qu'elle entre comme stagiaire au journal Sud Ouest. Elle y connaitra des désillusions à la hauteur de ses rêves de jeune fille.

Le tournant

En 1972, elle est victime d'un terrible accident de voiture sur une petite route écossaise. Sa meilleure amie y trouve la mort et Brigitte en sort littéralement brisée physiquement.

Elle mène alors un combat sans merci contre cette destruction physique et morale et y puise une force nouvelle.

Son essai autobiographique, Le squelette du chat sur la voie ferrée en dit beaucoup plus sur les horribles fantômes écossais qui la hantent encore.

Cet ouvrage est l'un des éléments majeurs d'une thérapie qu'elle a déjà entamée en créant, en 1989, l'atelier de journalisme de l'Université du temps libre. Sans doute retrouve-t-elle dans ces journalistes amateurs un peu de sa fraîcheur d'étudiante comme pour mieux exorciser la déception engendrée par un métier qui lui refusa accomplissement et plénitude.

Son journal, L'Observatoire n'est certes pas l'équivalent de Sud Ouest mais au moins chaleur et bonne humeur se dégagent des articles de ces éternels stagiaires.

C'est le reflet de l'esprit d'atelier, loin, très loin des froides restructurations d'un monde que Brigitte ne regrette pas.

Claude Mazhoud