Les pompiers suscitent l’admiration et représentent un modèle parmi les plus jeunes qui, désireux de leur ressembler, consacrent leurs loisirs à la vie de caserne.

La surprise est là, dès l’accueil à la caserne de Rions, tordant le cou aux idées préconçues. On pénètre dans une salle de classe ordinaire, une grande tablée d’enfants studieux, un tableau et un maître qui explique un cours. C’est donc cela, la formation des Jeunes Sapeurs-Pompiers (JSP) ? L’école qui se poursuit ?

Eh oui ! En rejoignant ce corps d’élite, les volontaires s’engagent à étudier la théorie, en plus de la pratique et du sport.

Une longue formation

Recrutés dès l’âge de 13 ans, les JSP suivent une formation en quatre ans, sanctionnée par un examen final. Baptiste, qui débute en 1^ière année, exprime ses attentes : « J’ai été attiré par l’esprit d’équipe de la caserne et la vie en communauté. Cette année, je ferai l’étude théorique des problèmes et l’an prochain, je passerai à la pratique. Il me tarde ! » Malgré sa jeunesse, il se projette dans l’avenir : « Plus tard, j’aimerais bien partir en apprentissage chez un menuisier, tout en gardant les JSP. »

Marine, en 2^e année, affiche un caractère décidé : « Nous avons choisi les JSP par solidarité envers les gens. J’apprends les gestes de premier secours, comme l’intervention sur un malaise cardiaque ou l’extinction d’un feu de friteuse. » Il est vrai que Marine est « tombée dans le chaudron », avec deux parents pompiers, Christophe Souquet, adjudant-chef à la caserne, et son épouse Lætitia.

Margot, qui suit la 3^e année, se destine à une profession de service à la personne. « C’est naturel que je vienne aux JSP, constate-t-elle. J’aime le contact avec les gens, et je voulais les aider. Il faut avoir 18 ans pour participer aux actions. En attendant, je participe aux manœuvres et fais du sport. Il importe d’avoir un bon niveau, mais j’avais fait du judo, je suis entraînée. » Simon (17 ans), parallèlement à ses études en classe terminale à Talence, consacre 20 heures par mois aux JSP et voit se profiler la fin de l’apprentissage. « En fin d’année, dit-il, je passerai le Brevet des Cadets qui consiste en tests écrits et pratiques. L’examen se déroulera à l’issue d’un stage d’une semaine, en compagnie d’autres sections de Gironde, afin d’apprendre la cohésion entre les différentes casernes. Ce brevet permet d’éviter la formation initiale pour entrer chez les pompiers volontaires, notre but commun. »

Une école de la vie

Les pompiers, chacun le sait, constituent un corps hiérarchisé où est insufflé le respect des valeurs dès le plus jeune âge. Frédéric Millac, vice-président de la section des JSP de Rions, définit les motivations des enfants : « Ils rentrent par passion, ils acceptent les messages délivrés. Ici, c’est une grande famille où sont inculqués le sens de la discipline, le respect d’autrui, l’instruction civique. Le nombre de filles est en nette augmentation, de 30 % environ. Tous les formateurs sont bénévoles et issus eux-mêmes des JSP. »

Présent à l’entretien, le jeune sapeur Thibaut Larroze, 20 ans, justifie le choix de tous : " Quand le bip sonne, on a une poussée d'adrénaline. Le plus gros des interventions concerne les accidents, les incendies… Mais nous avons quelquefois des opérations plus légères, comme la récupération d’un animal ou un accouchement. Il nous est même arrivé de sortir un âne d’une piscine ! »

Plus modestement, les JSP se sont fait remarquer le 11 novembre au Monument aux Morts de Rions, tous impeccablement sanglés dans leurs uniformes et tenant le garde-à-vous comme les Anciens Combattants. « Honneur et discipline », avant la poignante devise des pompiers qu’ils honoreront plus tard : « Courage et dévouement ».

Any Manuel

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