Culture sur Garonne
Et si « vacances au bord de l'eau » rimait avec autre chose que soleil et chapeau ?
C'est l'été, Palais des Congrès, théâtre et autres lieux de culture fourmillent d'expos et de festivals.
À Couthures pas question. Laurence Corona y a découvert sept séchoirs à tabac, plus ou moins à l'abandon. Marcel, un des propriétaires, a fait passer le message à ses concitoyens. Tous sont tombés d'accord pour redonner vie pendant trois jours à ces témoins des crues de la Garonne et des soirées passées à faire les manoques (botes de feuilles de tabac) en se régalant de châtaignes et autres merveilles. Donc, du 29 au 31 juillet, vous êtes invités au premier Festival International du Journalisme Vivant.
Couthures, pourquoi ?
Le Sud-Ouest, une destination idéale pour les vacances : son climat doux à souhait, ses rivières, sa gastronomie, ses bastides, sa culture. Chaque petit village a une âme. Lorsque Laurence Corona vient à Couthures rendre visite à la famille de Philippe Chaffandon, elle repart enthousiasmée. Quelques jours plus tard, elle revient. Le grand projet qui trottait dans les têtes des journalistes de XXI et de 6 mois a trouvé son cadre. Couthures sera le lieu où apprendre et découvrir le journalisme en toute liberté. Et puis, quel hommage à celui qui fut un ami, un reporter d'exception, le directeur de France-Info et de France-Bleue ! À travers sa famille, Philippe Chaffandon sera l'invité d'honneur de cette grande première du journalisme international. « Pendant quelques heures, auteurs, visiteurs, vacanciers, autochtones vont partager l'information dans tout ce qu'elle a de vivant et de concret : couleurs, émotions et sons ». Promesses de rencontres exceptionnelles, d'ouverture à un très large public, d'abolition des tabous et des barrières. « Un rêve de lecteur : rassembler la plus belle rédaction. Écouter, regarder, partager les échos du monde sans filtres et sans frontières ». C'est ce que les équipes de XXI et de 6 mois ont décidé de réaliser pour vous et avec vous cet été à Couthures.
Couthures, comment ?
Ni assises, ni péroraisons. Tout est dit dans le nom de la manifestation. Festival, donc fête, festif. Pendant trois jours, Couthures va vibrer, s'illuminer, s'emplir de musique, d'affiches et de visiteurs musardant d'un séchoir à l'autre, regardant, s'arrêtant, écoutant, échangeant. International, XXI et 6 mois, à l'initiative de ce rendez-vous, accueilleront là, trois revues étrangères : l'américain Harper's, l'italien Internazzionale et l'allemand Reportagen. L'information n'a pas de frontières. Le journalisme, reflet des problèmes du monde est la trace du vivant. Le reporter a la liberté de se faire l'écho de ces rencontres de multiples manières : écrits, photos, reportages, documentaires, diapos ou paroles. Aussi, de séchoir en séchoir, à travers tous ces modes d'expression, en présence des acteurs venus de tous pays ou des reporters, vous voyagerez d'une Perse inconnue au drame tchétchène théâtralisé par Éric Bouvet. Vous resterez interdits devant le combat des ouvrières de Samsonite (Hénin Liétard) et de leur émérite avocat américain contre la finance et les fonds de placement. David contre Goliath. Vous croiserez le directeur d'une étrange prison norvégienne aux maisonnettes colorées sans barreaux ni clefs et presque sans récidives, Vous rencontrerez Ryad Boulanouar et son pass-navigo qui permet l'accès à un compte en banque pour tous. Vous vous ferez peur devant El Cigarillo, le narcotrafiquant et la mise en scène de sa vie passée. Plus loin, photos et témoignages d'émigrés et de migrations vous donneront le frisson, à moins de rejoindre un débat plus léger sur la nouvelle alimentation et de finir peut-être en dégustant la lamproie de Couthures, les escargots de Marcellus ou la pomme d'amour de Marmande. Pas oubliés, les 5-12 ans, ils pourront s'initier au multi journalisme : photos, reportages, interview et présenteront au public le fruit de leur détente studieuse. Relève assurée. Car ce festival ne se veut pas une manifestation éphémère. Il en verra passer de l'eau sous le pont de la Garonne. À son parrain 2016, MC Solaar, le doux rapper jongleur de mots, succéderont d'autres grands noms pour des journées inoubliables de culture au bord de l'eau.
Dany Guillon