Bon son ne peut mentir
Au fil de l'histoire du cinéma parlant, les chefs opérateurs ont apporté leur touche à l'ambiance des films
Un mardi de novembre, Maxime nous ouvre les portes de sa salle de post-production, située dans le quartier de la gare à Bordeaux. Celle-ci propose ses services dans l'audio-visuel et plus particulièrement, pour la prise de son lors des tournages.
D'abord musicien à la tête d'un groupe pendant sept ans, et voulant améliorer la qualité sonore de ses prestations, il passe un BTS audio-visuel. Lorsque le groupe se dissout, il participe à des tournages. L'ambiance du métier l'incite alors à poursuivre dans cette voie et après quelques années de bénévolat car « il faut savoir tout accepter » pour se créer un réseau, il y trouve sa place.
En live ou en play-back
Le métier de preneur de son est un terme peu utilisé car il recouvre plusieurs réalités. Le chef opérateur assure les prises de son sur les tournages ou en studio. Il travaille en équipe avec un ou deux assistants son, dont l'une des missions est de tenir le micro au bout de la perche (perchman) mais également de l'aider lors du tournage. Par ailleurs, au théâtre où la captation des sons est un métier à part, il prend le nom de régisseur.
La période entre deux tournages est occupée à la préparation du suivant. « Si pour une pub ou un film institutionnel, le temps de préparation est très court, pour une fiction, il peut prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois » précise Maxime.
Il faut rencontrer la production et le réalisateur, repérer les lieux du tournage pour anticiper d’éventuels bruits parasites ou dans le cas d'une séquence qui se passe dans une salle de concert, savoir si elle sera en live ou en play-back, choisir son ou ses assistants son. À ce sujet, notre interlocuteur précise : « Je travaille avec cinq ou six d'entre eux en fonction de leur disponibilité. C'est une bande de copains solidaires qui s'apprécient. »
Lorsque le tournage est terminé, les enregistrements sont remis à la production et un autre travail commence : la post-production.
Plusieurs intervenants
Le monteur son intervient quand le montage image est terminé. C'est tout le travail de placement des sons et arrangements de ce qui a été enregistré sur le plateau. Il peaufine l'ambiance sonore du film en rajoutant des « bruits » lorsqu'il y a des manques. Il recrée des ambiances en fonction des demandes du réalisateur.
Le bruiteur, dans un local séparé, rajoute les bruits manquants identifiés lors de la précédente étape : portières qui claquent, frottement, bruit de pas etc. « J'en connais un qui, pour imiter le bruit des talons aiguilles sur le parquet, n'hésite pas à troquer son jean pour enfiler une jupe en tissu épais et ample qui lui permet d’avoir un meilleur rendu. nous raconte Maxime.
Lors du tournage, des bruits parasites peuvent se retrouver sur la bande, comme par exemple, un marteau-piqueur non prévu dans une rue adjacente. Il est alors nécessaire de « nettoyer » la bande mais si cela demande trop de travail, la scène est rejouée en post-production.
Le mixeur met une touche finale au processus en procédant aux derniers réglages pour donner la sonorité à la bande-son du film pour sa sortie en salle.
Il ne faut pas oublier le monteur son des directs qui s'occupe uniquement des dialogues enregistrés sur le tournage.
À ce propos, il peut apparaître, sur la prise qui a été choisie au montage, des problèmes de texte, d'articulation, il est possible alors de faire revenir les acteurs en post-production pour réenregistrer les dialogues. Maxime doit repartir en repérage pour un film qui se déroule dans les Landes. A bientôt sur nos barres de son.
Bernard Diot