C'est du propre
Avez-vous jamais su que l’œil frappé par un rayon lumineux d’une longueur d’onde de 0,65 micron voit rouge ? Et quand ce rayon est un mélange de toutes les longueurs d’onde, il fait apparaître le blanc. Serait-il utile de mentionner plus en détail la science des couleurs ? Tel n’est pas le propos de notre revue.
Faites plutôt une expérience. Demandez à votre entourage ce qu’évoque le blanc pour lui. La réponse des personnes interrogées est majoritairement précédée d’un grand blanc. Ce genre d’hésitation donne une connotation suspecte à la question. Le blanc ne serait-il pas innocent ? Après avoir pris le temps de réfléchir, les candidats déclarent à la quasi unanimité que le blanc représente pour eux la propreté, l’hygiène, la pureté. Un adolescent n’ajoute-t-il pas avec un sourire en coin, la virginité symbolisée par la robe blanche du mariage ?
Dans la panoplie des couleurs de nos précédentes éditions, nous avons déjà décliné le rouge, le vert, le jaune, le noir et maintenant le blanc. Il y a l’embarras du choix pour l’illustrer. Manière de parler parce qu’exprimer le blanc en photo est une autre paire de manche.
De la lumière blanche à la blanchisserie en passant par la fabrication artisanale de papier blanc, l’arme blanche, un menu tout blanc, les sujets choisis ont une connotation technique pour la plupart. Heureusement, les fleurs blanches, la place du blanc dans les arts, le blanc symbolique, les expressions qui s’articulent autour du blanc viennent y glisser un peu de poésie. Quant au petit vin blanc et au rhum de la même couleur, consommez-les avec modération. Dans quel domaine classer la cocaïne, cette poudre blanche qui fait planer ?
Et voilà ! Que dites-vous de ces quelques pages écrites noir sur blanc ? Un challenge pour leurs rédacteurs ! N’ont-ils pas ainsi vaincu l’angoisse de la page blanche ? Une expérience qu’ils recommencent d’ailleurs régulièrement. Avec un trac toujours renouvelé.
Apprenez qu’après avoir consacré cinq siècles et demi depuis Gutenberg à perfectionner les moyens de noircir du papier blanc, processus dont cette revue est une des formules abouties, l’époque est au CMYK électro laser. Cette machine à blanchir les feuilles imprimées décompose les pigments de l’encre grâce à des radiations électromagnétiques. Un beau geste pour l’environnement et un comble pour l’hygiène !
Brigitte Ravaud Texier