Une jeune Russe étonnante

Daria, lors d'un concert au chateau Carbonnieux (F. Bergougnoux)
Daria, lors d'un concert au chateau Carbonnieux (F. Bergougnoux)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Daria Tsukanova, bordelaise depuis 2009, mène un cursus universitaire franco-russe tout en s’engageant dans des activités culturelles.

 

 

 

Trentenaire pétillante, douée d’un sens aigu de la communication, Daria dégage une joie de vivre manifeste. Sa soif d’apprendre et de développer de nouveaux desseins, la caractérise dès son jeune âge. Cela la conduit à séjourner dans de nombreux pays et à maitriser l’anglais, le français et le chinois.

 

 

 

Un riche parcours

 

Née à Moscou d’un père architecte et d’une mère productrice à la télévision, elle baigne très tôt dans un milieu sensibilisé à l’art tout en restant marquée par la vie traditionnelle russe. Elle s’en imprègne en passant ses vacances scolaires auprès de sa grand-mère, loin de la capitale, dans un village à côté d’une des plus vieilles cités de la Russie, Yaroslavl. Elle garde le souvenir du putsch de Boris Eltsine en 1991, marqué à la télévision par un passage en boucle du Lac du Cygne !

 

Dès 11 ans, à l’école secondaire Anton Tchekhov, puis au Centre d’éducation N109, elle fait du théâtre, crée et anime un magazine. Bonne élève, elle adore les langues étrangères. Sensibilisée par son professeur qui lui fait aimer les poèmes, elle se passionne pour le français. Pour se donner plus de chance de gagner l’Olympiade du plus beau récit, elle prend en plus des cours avec Éléonore Ilina qui lui fait découvrir Le petit prince de Saint-Exupéry. Elle passe brillamment tous ses examens de l’école primaire à l’Université russe de l’amitié des peuples où elle obtient un master de journalisme international en 2009.

 

Parallèlement à sa vie d’étudiante, Daria travaille à la télévision et voyage beaucoup. D’abord en Suisse ou grâce à une amie de sa mère, elle bénéficie en 1997 d’une pompe à insuline pour le traitement de son diabète, diagnostiqué à l’âge de 12 ans. À 16 ans, elle est sélectionnée pour un séjour aux États-Unis. À 23 ans, elle est retenue pour un travail d’un an en Chine ou elle assure des reportages notamment sur You Tube avant de suivre les Jeux Olympiques de Pékin comme productrice. Plus tard, elle travaille 2 ans à Paris à l’Unesco. Elle fait des séjours dans bien d’autres pays dont l’Italie, la Finlande, nés de contacts qui mêlent opportunité de travail, séjour linguistique et artistique.

 

 

 

Sa vie à Bordeaux

 

Vivre en France et pouvoir y réaliser des projets internationaux est le souhait de Daria. L’accord pour préparer une thèse, agréée conjointement par les Universités de Moscou et de Bordeaux, scelle le choix de notre ville. Elle y arrive dans l’inconnu en 2010, avec un contact providentiel, celui de la famille Zvonquine, parents bordelais d’un garçon, locataire de son appartement moscovite pendant son séjour en Chine. Le hasard la poursuit quand on lui propose un studio place de Moscou à Caudéran !

 

Très vite, elle noue des relations et trouve du travail comme interprète. Son amour du cinéma et ses liens avec l’Académie du cinéma de Russie la conduit à créer l’association Сentre des Festivals France-Russie* dont elle assure la direction. La 7e édition particulièrement riche se déroule du 29 novembre au 4 décembre 2017, avec un ancrage fort à l’Utopia grâce à l’appui de Patrick Troudet, son responsable.

 

Passionnée de musique, elle ne pouvait que rencontrer Zoya Zorin, figure de la communauté russe, inspiratrice et responsable des Rencontres musicales internationales des Graves** qui marquent, depuis près de 20 ans, la saison estivale bordelaise. Depuis 2014, Daria est chargée de la communication de cette manifestation.

 

Elle apprécie beaucoup sa vie à Bordeaux, cité suffisamment grande pour être riche d’animations et de projets tout en ayant une dimension humaine. «  J’aime son architecture, les promenades sur les quais, le long de la Garonne... J’aime aussi sa proximité avec la montagne et l’océan. J’adore Arcachon où j’ai le plaisir de fêter mon anniversaire le 14 décembre. »

 

Sa thèse, dirigée par Valérie Carayol et Svetlana Charonova, dont le sujet est « Quelles compétences en communication interculturelle développer pour l’expatriation professionnelle ? » arrive à son terme. « Quel sera ensuite mon avenir ? se demande Daria. Secrètement, j’espère que les conditions seront réunies pour qu’il soit à Bordeaux, ville tellement chère à mon cœur. »

 

 

François Bergougnoux

 

 

 

*www.fr.centerfest.fr/bordeaux

 

**www.musiqueengraves.com