Il y a longtemps que la rédaction envisage de choisir le thème du vin pour en réaliser un dossier. Repoussé d’année en année, le sujet est-il actuellement suffisamment mûr pour être abordé ? Non seulement, nous avons pris de la bouteille mais comme toujours, notre ambition n’est pas de proposer un document scientifique, savant ni exhaustif. Le thème est tellement vaste qu’il faut écarter d’emblée le risque de s’y noyer.

C’est ainsi que chaque rédacteur a suivi son inspiration, ses goûts et s’est référé à des documents et à des personnalités qui l’intéressaient. Chacun a actionné le tire-bouchon à sa manière : rustique pour évoquer les terroirs, économique pour parler de vente, fraternelle pour saluer les confréries, linguistique, artistique et même insolite ! Histoire de vous “ mettre le vin à la bouche ”.

Or, vous savez bien que lorsque le vin est tiré, il faut le boire. À chacun de choisir son cru. Avec la modération d’usage. Impératifs de la pagination obligent.

Pour pallier les troubles que les abus d’alcool occasionnent, j’ai le plaisir de vous divulguer une “ invention géniale ”. Ce procédé nécessite l’implantation d’un petit appareil que l’inventeur assure tenir à la disposition des intéressés, moyennant une somme à convenir. Cet engin est destiné à être relié à l’organisme d’un mammifère obligatoirement évolué et qui vous veut du bien. Le principe de ce procédé est de transférer tout désordre physique et pathologique sur votre animal de compagnie, votre récepteur. Votre existence va désormais changer. Vous pourrez si vous le désirez être en état de perpétuelle ébriété sans que votre santé n’en subisse les conséquences ou en soit affectée. La notice explicative est évidemment fournie avec l’appareil.

L’histoire ne dit pas ce qu’il advient du chien, du chat, du canari ou du poisson rouge ainsi sollicité. Elle n’indique pas non plus les réactions de la Société protectrice des animaux.

Mais il ne s’agit peut-être tout simplement que d’une élucubration spontanément surgie des vapeurs de l’alcool...

Pour la bonne bouche, bien entendu...

Brigitte Ravaud-Texier

(2006)