Homo virtualens
L’homme, l’être humain considéré par rapport à son espèce ou l’homme, de sexe masculin, par opposition à la femme ?
Notre Observatoire a consacré une édition aux femmes (voir n° 70 de février 2009), un numéro sur les hommes s’impose. Parité oblige. Toute galanterie gardée.
Vous imaginez peut-être l’homme actuel branché sur Internet, relié par électrodes, mû par ondes et virtuellement maniable. Certains observateurs vous font croire que l’homme de demain s’en approchera. Or ne savez-vous pas qu’aujourd’hui, c’est déjà demain ? En tout état de cause, nous avons choisi de vous présenter des hommes dont le parcours original sort des sentiers battus.
Pétris de chair et de sang, leurs corps sont animés. Autant dire qu’ils sont sensibles et aptes aux émotions. Détrompez-vous cependant. Notre but n’est nullement de
vous attirer vers le passé pour le glorifier et de bannir les merveilles de la technologie. Rencontrez avec nous des hommes d’aujourd’hui qui vous impressionneront par leur engagement, leur
détermination et leur trajectoire peu banale.
Que dîtes-vous de cet ouvrier devenu ingénieur diplômé, puis médecin, de ces hommes qui assument la fonction de sage-femme ou d’instituteur en maternelle ?
Aristocrates déchus, éleveurs d’escargots, patrons de maison de la presse, nous les avons questionnés. Ils s’adaptent à leur siècle avec les outils qu’il propose et savent parler d’eux-mêmes avec le sourire. Comme les deux photographes que nous évoquons : leur passion pour l’objectif s’enrichit de moyens technogiques à la pointe du progrès. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils en perdent leur âme. Une batterie de connexions aide les médecins du monde à mieux cibler leur tâche et à les stimuler. Mais comment pourrait-elle atténuer le courage et la volonté de ces hommes de feu ? Et aucun logiciel ne les empêchera de s’exprimer avec leurs tripes. S’ils vivent à l’heure virtuelle, ils se plaisent à rester humains.
Sans compter que les hommes poussent de plus en plus la coquetterie à soigner leur apparence : produits, institut et boutiques ont bien cerné ce nouveau créneau.
L’expression homo virtualens, inventée de toute pièce dans la bonne lignée de l’homo habilis, l’homo erectus, de l’homo sapiens puis sapiens sapiens, contient toujours le mot homme.
Et comme le dit si bien le poème de Louis Aragon : la femme est l’avenir de l’homme. Rien n’est donc encore perdu.
Brigitte Ravaud Texier