Cartes en mains
Anne Dumortier est présidente du club de bridge de Mérignac
Joueuse d’un bon niveau, 1re série carreau, Anne, comme l’appellent affectueusement les habitués, préside ce club avec entrain. Derrière sa gentillesse et son sens du dialogue, elle cache une autorité indispensable. Le monde du bridge rassemble de fortes personnalités, qui malgré le fair-play affiché, ne sont pas toujours faciles à gérer. Ce jeu révèle les caractères ; la volonté de gagner conduit parfois à des oppositions. La présence systématique d’un arbitre est là pour tempérer et arrêter la bonne décision.
Ce jeu intellectuel est exigeant. Au delà du côté ludique, il demande à la fois des connaissances, une bonne logique, le sens de la stratégie et de la psychologie. Le bridge se joue par table de quatre, respectivement par paire Nord/Sud et Est/Ouest, ce qui impose une bonne complicité avec le partenaire et une expérience de trois ans minimum.
L’Observatoire
– Quel est votre parcours personnel ?
Anne Dumortier
– Je viens de fêter mes 60 ans. J’ai un mari ingénieur dans l’aéronautique et trois fils nés en 1971, 1974 et 1980. Après des études en école de commerce, je me suis consacrée à l’éducation de mes enfants. Mais je ne conçois pas ma vie sans engagement ni contacts humains fréquents, ce qui m’a entraînée dans de nombreuses activités de bénévolat.
Dès mon arrivée à Bordeaux en 1983 je me suis inscrite à la section bridge de Bordeaux Accueille. Très vite ce jeu, pratiqué autrefois en famille, m’a passionnée. J’ai commencé à organiser à mon domicile, jusqu’à six tables par semaine.
En 1991, poussée par une amie, j’ai adhéré au club du Bouscat. Je forme depuis cette époque, une équipe complice avec Marion, anglaise de Bordeaux. Ensemble, nous avons gravi les échelons du classement ; notre passion commune génère une solide amitié. Parallèlement, j’ai passé les diplômes d’arbitre de club et de comité, ainsi qu’un monitorat d’enseignement, avec la volonté de transmettre le savoir accumulé et de m’impliquer dans l’organisation de ce jeu.
En 2000, je rejoins le bureau du club de Mérignac. Fonceuse et pleine d’idées j’ai contribué, avec le soutien du président Grimbert, à développer la convivialité et l’esprit ludique de ce lieu de rencontre. En juin 2008, j’en deviens présidente.
– Comment est organisé votre club ?
– Il comprend 594 joueurs licenciés ou adhérents, c’est le premier club du comité de Guyenne et l’un des premiers de France. Depuis l’an 2000, il a son siège à la Maison du bridge, 10 rue de la Tour-de-Veyrines à Mérignac, propriété du Comité.
Nous organisons, cinq jours par semaine, des tournois de régularité, open ou par niveau (1e/2e série et 3e/4e série) qui rassemblent de 50 à plus de 200 joueurs par séance. On y trouve des habitués, hommes et femmes de tous âges, mais essentiellement retraités. La bonne humeur est générale malgré quelques grognons !
– Et au niveau national ?
– La fédération nationale compte environ 104 000 licenciés, répartis en douze ligues regroupant 29 comités régionaux. Elle organise des compétitions par deux ou par quatre : éliminatoires, finales de comité, finales de ligue et finales nationales à Paris.
Elle gère l’ensemble des plannings, résultats et classements, via un logiciel informatique performant accessible par Internet.
– Quelle est votre implication ?
– Hors compétitions, je consacre à cette activité une trentaine d’heures par semaine : gestion, organisation des tournois, contact avec les adhérents... Le bureau de 15 personnes, toutes bénévoles, m’apporte un concours indispensable assorti d’une relation amicale très précieuse. Nous nous retrouvons une fois par mois, autour d’un en-cas des plus sympathiques.
– Cela vous laisse-il le temps de jouer ?
– Je joue trois fois par semaine : lundi, mercredi après-midi et jeudi soir. C’est une occasion supplémentaire de rencontre.
– Quelle est la clé de votre engagement ?
– Le souci de me sentir utile, d’être reconnue, de générer du plaisir et le besoin de contacts. J’ai la volonté de convaincre dans la bonne humeur, avec le sourire comme arme essentielle. Enfin… je dois l’avouer : j’aime que l’on m’aime !
François Bergougnoux