Festival Musical'Océan
François Salque et Vincent Peirani
Un virtuose à Notre-Dame-des-Flots de Lacanau. Un concert d’exception, titraient Sud Ouest et le journal du Médoc du 28 août 2008
Deux cents Canaulais, mélomanes ou néophytes, ont été subjugués par le talent de François Salque, un des violoncellistes les plus doués de sa génération. Il est revenu sur les terres de son enfance où il a toujours des attaches familiales. La commune était loin de se douter que ce concert entièrement gratuit donné dans l’église serait la première pierre de ce qui allait devenir le festival Musical’Océan. L’Observatoire a rencontré Marie France Salque, mère du concertiste et coordinatrice de l’événement.
— L’Observatoire : Comment fabrique-t-on un musicien?
— Marie-France Falque : Je n’en sais rien ! Je ne connais rien à la musique. Je suis professeur de math et mère de cinq enfants. Un jour, la famille hérite d’un piano, mon fils aîné prend des cours, sa sœur suit et mon quatrième, François, né en 1971, manifeste dès le berceau un intérêt certain pour le son de cet instrument.
— Quand avez-vous compris qu’il serait différent ?
— Tout petit. Il se mettait au piano et jouait les morceaux des aînés avec l’oreille absolue. J’ai consulté un professionnel qui a décelé chez François un don pour la musique, il m’a conseillé d’abandonner le piano et de l’inscrire dans un cours de violon.
— Racontez-moi son parcours
— Á six ans, on me dit que des enfants comme lui, on n’en voit pas tous les jours ! Je trouve l’apprentissage épuisant, le professeur trop sévère. Il doit jouer debout, il est assez chétif. Mon cœur de mère craque. Je remarque un cours de violoncelle beaucoup plus cool où les enfants travaillent assis. Voyez à quoi ça tient, le choix d’un instrument ! Il avance à toute allure. Pour progresser, on me conseille de ne pas le laisser dans un conservatoire régional. Dans un premier temps, tous les 15 jours je fais des allers-retours à Paris pour que mon fils travaille avec des grands noms comme Tortelier, puis Brisard. Trop contraignant, trop fatiguant, trop onéreux, cela ne peut pas continuer. Je quitte Montpellier, vends ma maison et, avec mes cinq gosses sous le bras, je m’installe dans la capitale. Que de bouleversements dans la famille ! François, assez bon élève, s’ennuie et déteste l’école. Tant bien que mal, il suit des cours par correspondance, il n’aime que la prestidigitation. Il intègre le Conservatoire supérieur de musique où il obtient un premier prix. Il rejoint Yale, se perfectionne encore, décroche les grands concours internationaux et obtient le plus grand nombre de distinctions jamais attribuées à un violoncelliste français. Il revient à Paris et joue dans les plus prestigieuses salles du monde en solo ou avec le quatuor Ysaïe.
Aujourd’hui, compagnon d’une pianiste, père de deux enfants et demi, il enseigne au Conservatoire de Paris et de Lausanne, donne des concerts et organise des festivals de musique qui ont pour objectif la valorisation, la programmation et la diffusion d’œuvres musicales, classique, jazz, musique du monde, créations contemporaines, en s’appuyant sur un réseau d’artistes confirmés et de nouveaux talents.
— Que de chemin parcouru depuis ce concert à l’église !
— Le festival a grandi, reconnu et aidé par la municipalité, appuyé par le Conseil général, inscrit au patrimoine des Scènes d’été, subventionné, Il fait chaque soir, salle comble.
Le programme 2015 est alléchant :
Deux concerts au printemps, un trio Michel Portal, Pierre Perchaud et François Salque et carte blanche aux solistes de l’Orchestre national de Bordeaux.
– Quatuor à cordes Syrma.
– Voyage musical à travers un duo, marimba et piano.
– Carte blanche à la violoniste Sarah Nemtanu.
– Récital de piano Éric Lesage.
– Quatuor Puls, ensemble de percussions.
– Voix et violoncelles.
Quatre mini concerts en plein air cet été pour valoriser de jeunes musiciens, un projet de masters class est en gestation.
Quelle chance d’avoir un François Salque dans ses murs !
Paule Burlaud