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Le Un

Une nouvelle expérience de presse ambitieuse

 

Alors que les ventes de journaux ne cessent de baisser, Éric Fottorino, ancien directeur du Monde, son complice Laurent Greilsamer et son épouse Nathalie Thirez, osent lancer un nouvel hebdomadaire, Le 1 : défi absurde ou courageux ? L’avenir le dira.

 

Un objet résolument unique

C’est un journal en papier qu’on ne feuillette pas mais qu’on déplie pour lire : une feuille A1 pliée en trois qui dévoile, à chaque étape du dépliage, une approche différente du sujet traité. Les fondateurs ont choisi ce grand format spectaculaire et insolite quand d’autres ne cherchent qu’à dématérialiser ou à miniaturiser. Certes un peu encombrant dans le tram ou le métro mais au moins il ne passe pas inaperçu et attise la curiosité.

Le journal est épuré de toute publicité grâce à son actionnaire unique Henry Hermand, 89 ans. Proche du PS, il a fait fortune dans l’immobilier commercial et a financé autrefois Le matin de Paris. 2,80 euros le numéro, 9 euros par mois pour l’abonnement, 5 euros pour les étudiants. Un peu cher sans doute mais si on veut de la qualité et de l’indépendance !

 

Un seul thème d’actualité

« Notre conviction est que le papier n’a pas dit son dernier mot si on réinvente son contenu » déclare Éric Fottorino. L’équipe de rédaction souhaite faire appel à l’intelligence des lecteurs en leur offrant une réflexion multiple sur une question d’actualité. La contribution d’écrivains, de philosophes, d’artistes et de chercheurs aux côtés des journalistes donne au journal sa densité culturelle. Ne pas donner toutes les réponses mais poser toutes les questions, une sacrée ambition ! Pendant une heure de lecture, on peut réfléchir, faire une pause dans un emploi du temps chargé, prendre un peu de recul et s’interroger sur le sens des événements, loin des préjugés et des réponses simplistes. Une heure, c’est peu mais en sommes-nous encore capables dans un monde saturé d’informations ? Le 1 nous en donne l’occasion en nous proposant un espace pour plusieurs regards « déplier, c’est ouvrir ; voilà notre engagement, explorer toutes les facettes du réel » explique Éric Fottorino.

Exemple le n°2 traite du thème suivant : Poutine, cet homme que nous aimons tant haïr grâce aux contributions de l’écrivain Marc Dugain qui brosse un portrait du président russe, de Pierre Hassner, chercheur spécialiste des relations internationales et Alexandre Baounov, journaliste russe indépendant. Un entretien avec Michel Foucher, géographe expert des frontières les petites chroniques des deux Éric, Orsenna et Fottorino et des repères historiques complètent la réflexion.

 

Une lecture stimulante

Des entretiens, des cartes et des dessins, des statistiques, des archives parfois mais aussi des poèmes et des textes littéraires, toutes les formes sont invitées au menu de la semaine.

De l’histoire, de la géographie, de l’économie, de la politique et de la philosophie ou de la littérature pour croiser les savoirs.

Des idées, de l’émotion, de l’évasion et de l’humour  c’est le cocktail fameux du 1, un journal qui pose des questions concrètes d’actualité mais de manière originale, pédagogique, impertinente. Thèmes des derniers numéros :

Ébola, virus de toutes les peurs ?

Le français a-t-il avalé sa langue ?

Un monde de réfugiés

Comment réinventer son travail ?

Réflexions sur la question musulmane

Et si Marine Le Pen gouvernait la France…

Sorti le 9 avril  2014,  le 1 est encore là, 20 000 exemplaires  sont vendus en kiosque, 2700 lecteurs sont abonnés et son lectorat est composé principalement de lycéens, d’étudiants, de  papis et mamies encore agiles.

Alors, sans hésitation, vous aussi, prenez le pli du 1.


Marie Depecker

 

Écrivain et journaliste, Éric Fottorino est né le 26 aout 1960 à Nice. Il passe son enfance à Bordeaux, suit des études de droit à La Rochelle puis intègre l’IEP de Paris. D’abord pigiste à Libération puis à La Tribune de l’Économie, il entre au Monde en 1986 où il effectue toute sa carrière : grand reporter, rédacteur en chef, chroniqueur, il est élu directeur du journal en 2007 puis nommé président du directoire du groupe La Vie-Le Monde en janvier 2008, fonction dont il démissionne en décembre 2010. Il préside, depuis 2011, le Centre François Mauriac de Malagar.