Numérique pour tous

Emmaüs Connect permet au public touché par l'illectronisme, d'éviter l'exclusion en s'initiant à l'informatique et à l'utilisation de l'ordinateur

Elles viennent pour pouvoir vérifier les notes de leurs enfants, envoyées par mail par les enseignents

Océane, en stage de fin d'étude, d'une durée de six mois, s'investit dans l'humanitaire

Le nouvel espace d'Emmaüs Connect, proche de la gare Saint-Jean. Dans l’immeuble neuf, nous sommes accueillis par Océane Etcheverry, responsable bénévole du planning des cours, et par des jeunes en service civique. On découvre des salles de cours, des ordinateurs à accès libre, un espace convivial et au sous-sol, huit postes pour le reconditionnement du matériel et l’entreprenariat d’entreprise.

Le but est de faire du numérique une chance pour tous avec un parcours d’initiation (durée trois semaines, deux heures trois fois par semaine), des ateliers découverte de deux heures ou des permanences connectées en accompagnement individuel.

Tout cela n’est possible gratuitement qu’avec l’aide de 150 bénévoles, dont Cécile Goffreviaud, une jeune retraitée.

 

L’Observatoire : Depuis quand êtes-vous bénévole ?

— Cécile Goffreviaud: Depuis octobre 2023. J’étais à la recherche de bénévolat quand j’ai été contactée rapidement par l’équipe de Bordeaux. J’ai tout de suite été séduite par l’idée du partage de connaissances, de l’entraide, de la rencontre.

 

— Quels sont les ateliers que vous animez ?

J’interviens le plus souvent dans les ateliers d’initiation, ou découverte. J’aime particulièrement les interventions extérieures dont les publics sont variés : par exemple dans les missions locales qui accompagnent des jeunes de 16 à 25 ans dans leur insertion professionnelle et sociale ; ou dans le Centre d'accueil pour les demandeurs d'asile (CADA), un établissement qui offre un soutien, un logement, une aide aux personnes demandant l'asile en France ; ou bien à la Ressourcerie, un espace de convivialité et de solidarité pour échanger, apprendre et s'évader qui a été imaginé pour soutenir les personnes accompagnant un proche.

Je pense que les bénéficiaires sont heureux d’être accueillis en milieu ordinaire. Il y a un véritable échange culturel avec eux.

 

— Quelles personnes suivent les formations ?

Les profils sont variables de 25 à 49 ans : jeunes en recherche d’emploi (les plus nombreux), demandeurs d’asile ou réfugiés, publics ne parlant pas le français, hommes et femmes en difficulté face aux nouveaux outils. Ils sont déconcertés face aux obligations de déclarations diverses en ligne (CAF, sécurité sociale, impôts, demande de logement). Les bénévoles peuvent aussi se déplacer chez les retraités.

 

— Comment sont financés les recharges pour le téléphone et les équipements reconditionnés ?

Les recharges de téléphone (à 2 et 4 euros suivant les besoins) proviennent d’un partenariat national avec SFR. Les équipements reconditionnés sont des dons d’entreprises qui renouvellent leur parc. Cela permet une vente à prix solidaire, par exemple des ordinateurs portables entre 70 et 110 euros, des tablettes de 40 à 60 euros.

 

—En quoi l'espace du cours de la Marne est-il nouveau ?

Nous étions aux Aubiers, nous sommes ici depuis un an. Cet espace est très convivial, assez spacieux pour y accueillir le public, facile d’accès. Les bénéficiaires s’y sentent bien. C’est très chaleureux, on y partage toujours un thé ou un café, accompagné d’une petite douceur.

 

Dans l’atelier découverte animé par Françoise, une autre bénévole, un homme jeune arrive avec son ordinateur, il a besoin de conseils. Une dame est aussi venue suivre le cours mais demande de l’aide pour l’accès à la santé et s’inscrire sur Doctolib. Les bénévoles répondent à leurs attentes. C'est un coup de pouce donné à tous pour éviter l’exclusion numérique.

Par Perrette Guillot et photos de D. Sherwin-White

 

Emmaüs Connect 205 cours de la Marne 33800 Bordeaux

01 80 05 98 80 ou 06 46 80 33 29

 

bordeaux@emmaus-conect.org

Des bénévoles se succèdent pour l'entretien du matériel