Institut Cervantès
Si beaucoup de Bordelais connaissent l'Institut Cervantès, bien peu savent que le numéro 57 cours de l'Intendance est une véritable enclave espagnole dans Bordeaux.
L' Observatoire a franchi la porte ornée du mascaron à l'effigie de Goya pour aller à la rencontre du lieu, de sa bibliothécaire, Karine Lopez et du cœur de l'Institut Cervantès. Ici, au diable la chronologie, avant Cervantès il y a eu Goya.
Visite guidée
Au rez-de-chaussée, dans l'entrée de l'immeuble, une large volée d'escalier vous invite à accéder au 1er étage. En haut, c'est la magie. Une cours intérieure, toute de pierre écrue, s'offre à vos yeux. Grand puits de jour sur 3 niveaux, coiffé d'une verrière qui dispense une douce lumière tout en protégeant l’édifice. Sur trois côtés court un balcon. Il dessert l'accueil, petit bureau à la façade vitrée orientée vers le patio et la bibliothèque Antoine Buero Vallejo (en hommage à un écrivain espagnol). Karine est là, dans son royaume, celui des livres espagnols, 13 000 environ. La pièce est vaste, bien éclairée, agencée de façon simple et pratique. Il existe même un espace jeunes lecteurs auquel peuvent accéder les enfants accompagnés de leurs parents ou des classes entières. En quittant la bibliothèque, notre guide nous précise que ce patio est tel que Goya l’a hanté durant les derniers mois de sa vie bordelaise. La visite continue par la découverte des classes destinées aux différents types d'étudiants et se poursuit au deuxième étage avec la découverte de la salle de conférences et d'expositions. Lumineuse avec ses grandes fenêtres ouvrant sur le cours de l'Intendance, elle forme une sorte de L, son volume est donc modulable en fonction de la prestation proposée ou du public espéré. Sur la cheminée, trône le buste en bronze de Goya. L'étage de l'artiste, le 3e, est désormais réservé aux bureaux de l'Institut.
L'esprit de l'Institut
L'Institut Cervantès dépend de l'État espagnol. Organisme indépendant, ses locaux appartiennent à l'Espagne qui assure l'entretien, les améliorations et la rémunération du personnel en grande majorité d’origine ibérique. L'immeuble, racheté par le gouvernement au début des années 1980, abritait auparavant La casa de Goya. C'était le centre culturel espagnol de Bordeaux. Karine a largement participé à la création de la bibliothèque où se retrouvaient déjà nombre de passionnés de la culture hispanique. En 1991, l'établissement entre dans la liste des quatre Instituts Cervantès de France (Paris, Lyon, Marseille et Bordeaux), il en existe 44 dans le monde. Mais qui vient dans ce coin d'Espagne ? Karine nous précise que tous les ans, elle rencontre entre 700 et 800 lecteurs fidèles ainsi que nombre de visiteurs occasionnels à la recherche d’un document rare. Cependant la bibliothèque et la médiathèque sont loin d’être les seuls pôles d'attraction. Le but de l'Institut, c'est la promotion de la langue. Que vous soyez néophyte ou soucieux de vous perfectionner, l'Institut répond à toutes vos attentes. Ses diplômes sont internationalement reconnus. Ils sont délivrés au nom du ministère espagnol de l 'Éducation, de la Culture et du Sport. Pour les plus jeunes, pas de diplômes mais un lieu réservé, des documents adaptés aux âges et à la découverte de la langue sous la houlette bienveillante de spécialistes chevronnés. Il existe aussi de nombreux programmes culturels riches et variés, tant dans leurs thèmes que dans leurs origines : l 'Espagne bien sûr mais encore tous les pays hispanophones. Certaines manifestations* se déroulent sur place mais beaucoup se répandent dans la ville, le département et même au- delà, porteuses de la culture du pays de Cervantès.
Merci à notre guide, il nous a fait découvrir que, sans triste figure, ni moulins à vent, l'Institut se bat avec bonheur pour le rayonnement de la culture et de la langue qu'il représente.
Dany Guillon
*Prochainement : du 20 au 26 mars : Les trentièmes rencontres du cinéma latino-Américain.
4 Avril : un concert d’orgue par José Gonzalez Uriol.