Tout en lumière

 

Donner au vitrail un sens moderne et original, c’est le challenge d’une artiste peintre-vitrailliste bordelaise.

 

Sylvie Ometz, sculpte la lumière en maitrisant parfaitement les techniques et l’art de la grisaille des verriers du Moyen àge et de la Renaissance. Dans son petit atelier, attenant à sa maison, à Bordeaux, Sylvie travaille le verre, les oxydes (la grisaille et les céments), le plomb et la soudure à l'étain pour réaliser ses œuvres originales ou sur commande de particuliers.

 

Couleurs et lumière 

Artiste-peintre, Sylvie Ometz a toujours été fascinée par les vitraux. En 2010, elle constate qu'elle a « un manque artistique ! » Elle suit une formation au Centre International du Vitrail à Chartres pour appréhender la technique spécifique du vitrail. Dès son retour à Bordeaux elle investit dans un four. « Mon travail acharné, dit-elle, seule dans mon atelier à parfaire ma technique, va me conduire vers des formats de plus en plus importants […] Je mélange mes oxydes comme sur une palette et c'est la cuisson qui jouera sur les couleurs. Cela demande une bonne maîtrise des tons. » Après avoir dessiné le projet sur papier, elle découpe le verre, applique la grisaille à la plume sur ce support et le place dans le four. Ce processus se reproduit autant de fois que nécessaire pour obtenir le rendu final. Les couleurs évoluent au fur et à mesure des cuissons. Il s'agit ensuite de relier les différentes découpes de verre avec le plomb. Ce dernier sera soudé à l'étain et consolidé par du mastic. Cette évolution du dessin qui prend peu à peu forme sur le verre « me transporte dans un autre monde » dit Sylvie. « Je suis phagocytée par l'œuvre en cours et il m'est insupportable de passer à autre chose. Je suis comme un enfant à qui on a retiré son jouet. » 

 

Reconnaissance 

Les œuvres de Sylvie Ometz sont le reflet de ses pensées personnelles, de ses souvenirs ou de ses angoisses. Elle ose, dit-elle, « faire descendre le vitrail de son statut, de sa verrière, qui, jusque-là, était sa raison d'être. » Aucun courant ne la guide : « Mon travail représente une espèce de liberté qui fait que mes pas me conduisent parfois vers des ailleurs sans but précis […] le monde me touche, m'inspire me heurte et m'accable, il s'anime alors sur le verre comme un témoignage qui nous tire parfois d'une indifférence confortable. » La plupart de ses vitraux sont nommés et suivis d'un exposé poétique qui permet d'imaginer le cheminement de la pensée de l'artiste pour cette création1. Il faut signaler que Sylvie écrit aussi pour son plaisir. De belles expositions à l'Espace Pierre Cardin, au Grand Palais et au Sénat  à Paris, au salon d'art contemporain à Cannes, à Monaco, au Musée du Vitrail à Curszay-sur-Vonne et dans la métropole bordelaise à Eysines, Blanquefort, Lormont, la cour Mably, etc. « Le fait d'avoir le soutien du public et des professionnels de l'art donne des ailes. » Les amateurs qui investissent dans son travail deviennent presque des amis, ce sont, dit-elle « des liens magiques » car au-delà de la vente de ces œuvres, c'est la rencontre qui est indispensable pour avancer. Ces réalisations sont pour Sylvie « un je-ne-sais-quoi d'optimisme et de lucidité qui produiront des rêves ou des émotions contés dans mes œuvres. »

 

 

Récompenses 

Prix Mona Lisa; par l'Accademia Italia in Arte nel Mondo 

Grand prix de la ville de Blanquefort 

Prix Beato Angelico, par l'Accademia Italia in Arte nel Mondo 

1er prix Maude Vasapoli - Franc-Waret- Belgique 

Médaille d'argent de la Société Académique Arts-Sciences-Lettres de Paris

Médaille d'argent du Mérite et Dévouement Français, section Arts - Paris 

Médaille de la ville de Bordeaux 

Grand prix du salon Eysin'Art 

Légendes 

Naissance d’une rose 

(62cm x 62cm) 

«... L’idée de voir un corps de femme sortir d’une rose révélant une certaine sensualité, délicatesse qui m’a séduit...» 

Le masque de Bacchus 

(110 cm x 75 cm 

« D’un coup d’oeil, il est bien présent.[...] Il veille sur la vigne et son vin. Ses boucles dorées honorent les grands et petits domaines de Gironde.» 

Vision du temps qui passe 

(167 cm x 76.5 cm) 

« La joie, la naïveté de l’enfant qui jette un regard sans intérêt sur le monde qui ne veut encore rien dire pour lui [...]. Puis le temps est passé (...) L’enfance n’est plus..[...] Juste une larme se souviendra.» 

Douce mélodie 

(55 cm x 90 cm) 

«...Voilà que les corps s’articulent irrésistiblement aux sons vertueux d’une sonate. L’émotion musicale serait un hymne à la vie cherchant à unir et calmer les peurs.» 

La guitare de Jazz 

(150 cm x 92 cm) 

«...Les notes de musique dansent au gré du souffle du saxophoniste [...]. La voix céleste qui semble résonner nous transporte en d’autres temps.» 

La bouteille cassée 

(150 cm x 89 cm)

«...Majestueux portail, élancé, il cache [...] l’histoire du vin qui mûrit délicatement... » 

 

Jean-Pierre Ducournau