Hip-hop
Ces deux onomatopées vous conduiront à la découverte d’un mouvement musical qui se répanddans le monde entier au point de devenir une culture urbaine.
Un véritable enchantement que le spectacle produit par la Speed Company lors de manifestations officielles (téléthon, vœux du maire…) sur la scène du parc des expositions à La Teste-de-Buch.
Speed Company
En 2000, Jocelyne Luca crée cette compagnie de 16 jeunes danseurs. C’est une passion familiale : Jérôme, le fils est professeur de hip-hop, Laura sa sœur, danseuse. Ils ont été élèves au Conservatoire de Bordeaux et ont suivi une formation de danse classique. Jérôme a continué par des cours de modern jazz ; il a travaillé avec la compagnie Rêvolution, les danseurs de l’Opéra de Bordeaux et Charles Jude, le directeur des ballets.
L’histoire de Limit zone (1) les a inspirés pour créer leur spectacle : après l’Apocalypse, chacun veut s’approprier un espace, le but étant de reconquérir le monde. L’œuvre est composée de tableaux exprimant les étapes de cette reconstruction : la survivante, le chaos, le réveil, la progression et à la fin l’union. Ce spectacle est un melting pot ; les chorégraphies sont un mélange de genres et la musique vous prend aux tripes.
Origines
Le hip-hop serait apparu dans les années 70 à New-York dans le Bronx, dans les ghettos noirs et latinos au cours de soirées où le DJ enchaînait des morceaux disco, rock, funk et les mettait en break sur batterie ; le breakbeat (2) était né. Ce mouvement culturel et artistique se répand dans l’ensemble du pays puis dans le monde pour devenir une culture urbaine. Apparus avant le hip-hop, le rap, le deejaying (3), le breakdancing, le graffiti seront intégrés dès la naissance du mouvement. Cette musique est l’héritière des work songs et negro spirituals exprimant les conditions de vie des Afro-américains. C’est la jeunesse noire défavorisée qui se l’est appropriée car elle colle à la rue avec ses codes, ses attitudes et valeurs.
Un style vestimentaire.
Dans les années 2000, les adeptes du hip-hop s’habillent avec des joggings ou baggys, jeans très larges portés au niveau des fesses chez les hommes, ils sont chaussés de baskets, de chaussures de randonnées ou chaussures de marques : Timberland, Caterpillar. Ils se coiffent d’une casquette mise de côté ou en arrière, d’un bonnet ou d’un bandana. Certains portent des chaînes plaquées or ou argent, nommés bling bling, en raison du son produit lorsqu’elles s’entrechoquent. Pulls et tee-shirts sont extra larges ; ça fait style et beaucoup d’ados ont calqué leur look sur ce mouvement. Actuellement, les hiphopers portent des pantalons plus serrés. Les femmes sont moins nombreuses, apparaissent souvent en tenue légère, laissant apparaître une note de sexisme ; exemple ce clip sur MTV « s… qui lavent des voitures ». Ainsi, elles véhiculent une image peu flatteuse en France, tandis qu’aux États unis, elles n’ont rien à envier aux hommes.
Des valeurs
Le mouvement serait porteur d’un message universel : paix, amour, respect d’autrui et unité des peuples ; le hip-hop se veut pacifiste, il invite à un dépassement de soi dans la danse ou la musique. L’usage du terme musique a été très controversé par certains mélomanes car contrairement aux autres genres musicaux, le mouvement hip-hop peut n’utiliser aucun instrument. Vers 1982, il arrive en France et se diffuse dans tout le pays grâce à l’animateur DJ musicien Sidney dont l’émission H.I.P.H.O.P, diffusée sur TF1, fut la première au monde entièrement hip-hop, suivie vers 1990 par des radios comme Skyrock. Le mouvement est désormais bien ancré en France avec des rencontres comme le Hip-hop international championship d’Orléans et le premier championnat de France scolaire de danse hip-hop en 2013 a rassemblé 250 danseurs.
Ne manquez pas les spectacles des compagnies Vice Versa et Acta Est Fabula (4), dirigée par Norton Antivilio, un acteur incontournable de la culture hip-hop en Gironde. L’O Dela, une de ses créations, est un hymne à la vie, pour aller au-delà du rêve. Son expression artistique, ses chorégraphies originales vous transportent entre terre et ciel.
Faites hip avec votre tête, grâce à l’intellect et hop avec votre corps (onomatopée du saut) et vous êtes prêt pour la découverte !
Élisabeth Cadilhon Gillon
1 Limit zone film américain de 1996
2 le breakbeat musique électronique aux rythmes binaires
3 le deejaying artiste vocal chantant ou parlant de façon monotome sur un rythme.
4 www.cieactaestfabula.com/