Éditorial
C’est une première : nul ne pourra se vanter d’avoir tenu en main ni feuilleté le numéro 115 de L’Observatoire. Les circonstances ont en effet obligé les amoureux du papier que nous sommes à faire contre mauvaise fortune bon cœur : puisque nous n’avions pas accès à l’imprimerie de l’Université pour cause de confinement nous avons, en toute modernité, basculé sur internet.
Cette contrainte, inédite en plus de trente ans de parution a eu pour effet de dénouer les liens qui nous assujettissent au format papier et limitent donc les articles de L’Observatoire à la dimension d’une ou deux pages, soit un certain nombre de signes, de mots, de lignes.
Et, tant qu’à faire, s’agissant d’un exemplaire marqué par le vécu du confinement, ses rédactrices et ses rédacteurs se sont laissé aller à une liberté d’écriture qui leur était inédite, puisque nulle, nul n'était soumis aux diktats que suppose la réalisation d’un bon papier journalistique. Autant dire que ce numéro promet diversité d’écriture, d’angles, de sujets. Paradoxe en effet : les deux mois de réclusion physique dus à la pandémie ont eu pour bénéfice d’ouvrir un champ d'affranchissement intellectuel dont se sont emparés les auteurs de L’Observatoire. Chacune, chacun, à sa manière, selon son humeur, son ressenti, sa frustration, et surtout, son temps libre.
Jean-Paul Taillardas
Merci à Thierry David de Sud Ouest pour ses photos prises du Bordeaux déserté.