La librairie du quartier de Bordeaux Bastide, boostée par le COVID, a une nouvelle gérante, Cécile Odorico.

À deux pas du pont de Pierre, sur la rive droite, au 9 avenue Thiers, le passant découvre sans peine la librairie Le Passeur, avec sa jolie devanture à l’ancienne. Cécile, jeune et pétillante libraire, vous y accueille avec un sourire désarmant. Dès les premiers échanges, on ressent la passion qu’elle a pour les livres. Il faut l’entendre évoquer ses coups de cœur, attendus par ses plus fidèles clients ! Échanger avec eux est une des raisons de l’intérêt qu’elle porte à ce métier.

Quelques mois à peine après sa prise de gérance, dans un quartier où elle trouve les gens ouverts et généreux, elle commence à marquer de son empreinte cette librairie qu’elle a adoptée dès son apprentissage en 2016.

Une passion précoce

Est-ce que sa jeunesse à Cognac, au milieu des livres, avec une maman travaillant dans l’édition, destinait Cécile à son métier de libraire ? Ce n’est qu’après une licence de droit qu’elle se décide à prendre cette voie. En 2016, elle est admise à l’IUT de Montaigne, option libraire, pour préparer une licence professionnelle.

« Avec le statut d’apprentie, je découvre la librairie Le Passeur. Je suis rapidement adoptée par les propriétaires, Martin Peix et Ingrid Lafon, qui me font confiance et m’initient sans réserve aux différents aspects du métier. Je m’enthousiasme d’entrée au contact des livres et des lecteurs avec qui j’aime partager cet engouement. Ils m’engagent en CDI, en 2017 et je me sens partie pour un long parcours d’assistante libraire qui me satisfait. Je vais parfois sur leur deuxième boutique, à Darwin, qui m’intéresse moins. Puis tout à coup début 2020, ils m’informent qu’ils mettent en vente leurs deux affaires. Avec le confinement de février, tout se complique ! Dans l’été, ils trouvent un acquéreur pour Darwin et me proposent en septembre de reprendre la librairie de l’avenue Thiers. »

Cécile, surprise, prend le temps de la réflexion. Pour faciliter sa décision, il lui est proposé un statut de gérante, le temps de réunir les conditions pour concrétiser l’achat définitif. 

Une belle enseigne

À peine installée dans son nouveau rôle, Cécile est confrontée en novembre au nouveau confinement. « Avec mes pairs, je m'insurge contre ces décisions arbitraires qui mettent au ban les librairies dont l’ouverture n’entraîne pas de risques particuliers. Je me mobilise pour faire face et mettre en place le click and collect, avec le réseau des librairies indépendantes, service qui se révèle remarquable ! »

Avec beaucoup d’investissement, le succès est tel que son chiffre d’affaires de novembre est supérieur à la moyenne mensuelle. Lors de la réouverture en décembre, les clients viennent plus nombreux, ce qui entraîne une recette record, dopant son énergie. L’essentiel est d’en voir de nouveaux qui découvrent leur librairie de quartier, la qualité de l’accueil et ses nouveaux services. La prise de conscience de l'importance de la proximité entraîne de nouveaux réflexes. « Dorénavant, après l’avoir testée, je choisis ma librairie de quartier plutôt que la FNAC. » me déclare un client.

Cécile a beaucoup à faire, pour que son commerce vive bien. « ’essentiel est d’amplifier le cœur de mon métier, la mise en avant des ouvrages publiés, renforcer les contacts privilégiés avec les clients ! Cela passe par la reprise des présentations de livres par les auteurs. Je souhaite avoir Alfred, le dessinateur de BD. Cela demande aussi une meilleure mise en avant des coups de cœur tels que Le chœur des femmes de Winckle. Je vais aussi porter l’effort sur l’aménagement mensuel de mes deux vitrines, l’une consacrée aux dernières publications, l’autre présentant successivement les ouvrages des différentes thématiques …

Rassurée sur son avenir, Cécile est prête maintenant à franchir le pas de l’acquisition de la librairie du quartier de Bordeaux-Bastide, lequel l’a déjà adoptée !

François Bergougnoux

Pour en savoir plus : 

- www.librairie-lepasseur.fr

- www.librairies-nouvelleaquitaine.com