Ils ont le feu sacré
Jean-Jacques Saboua, entouré de Pierre Gistau et d'Alexandre Socquet, pompiers à Cestas
Lutte contre les incendies, secours d’urgence aux personnes... Pour les pompiers, c’est un engagement sans faille à l’image de l’équipe du Centre de secours de Cestas.
Ils sont trois à témoigner, l’adjudant-chef Jean-Jacques Saboua, sapeur-pompier professionnel, qui fait état d’un parcours exaltant de 35 ans, malgré les contraintes et les moments difficiles et ses deux jeunes collègues, Pierre Gistau et Alexandre Socquet, sapeurs-pompiers volontaires, engagés ensemble en décembre 2018, qui s’expriment aussi sur leurs motivations et leur ressenti sur le terrain.
Des vœux d’enfant
Dès six ans, Pierre et Alexandre veulent être pompiers, attirés par les beaux camions rouges et leur klaxon sonore particulier ! Ce vœu s’est renforcé avec le temps et pour Pierre, s’est traduit par un premier engagement à 14 ans comme secouriste. Quant à Alexandre, il a beaucoup échangé avec un voisin pompier qui l’a encouragé dans cette voie.
« Afin de concrétiser notre vocation précoce, nous faisons acte de candidature dès 18 ans. Après examen de notre dossier, des tests physiques et un entretien appréciant notre motivation, quelle fierté d’être recrutés comme pompiers volontaires. Renforcé par nos trois ans d’expérience, notre souhait est de devenir professionnel pour exercer ce beau métier. » En attendant, tous deux étudiants, ils poursuivent dans une entreprise leurs contrats d’apprentissage, respectivement dans la communication et le travail du métal.Pour Jean-Jacques Saboua, pompier depuis 1986, cela exige beaucoup d’engagement. Il l’exerce toujours avec passion et beaucoup d’implication au quotidien.
Sauver des vies
Dans ce métier, le risque est omniprésent, en particulier dans la lutte contre les incendies. Jean-Jacques Saboua l’a ressenti intensément lors d’un feu à Ychoux dans les Landes, qui l’a vivement inquiété, le feu se retournant sur l’équipe de pompiers suite à des changements de vent et un manque d’eau !
« Malgré mon expérience, j'ai également très mal vécu une intervention dans un accident de circulation, quand il a fallu extraire de lavoiture trois victimes décédées de la même famille. On ne s'habitue pas à ces situations dramatiques. Heureusement, cela contraste avec des interventions plus heureuses. Une nuit, nous prenons en charge une jeune femme à Biganos pour la conduire en urgence à la maternité mais quelques kilomètres plus loin, à Cameleyre, elle accouche précipitamment dans l’ambulance. Les premiers cris de l’enfant me rassurent et m’émeuvent à la fois »
Nos deux jeunes, Pierre Gistau et Alexandre Socquet, ont moins de vécu, mais ils se souviennent d’une intervention, marquée par beaucoup de stress et d’émotion. Quelle satisfaction pour Alexandre de contribuer à une opération réussie dans le Médoc, pour désincarcérer deux personnes maintenues en vie et les acheminer vers l’hélicoptère qui les évacue au CHU de Bordeaux. Quant à Pierre, quelle émotion pour sa première réanimation consécutive à un arrêt cardiaque, après une longue série de massages, qui le laisse à la fois éprouvé et heureux.
Nos trois intervenants peuvent être fiers de leur métier. Ce n’est pas étonnant que les pompiers soient aimés des Français.
Le Centre de secours de Cestas dépend du Service départemental d’incendie et de secours de la Gironde.
Dirigé par le capitaine Julien Michel avec le lieutenant Bruno Canteloup, le Centre comprend un effectif de 33 sapeurs-pompiers professionnels et 60 sapeurs-pompiers volontaires.
L’activité en 2020 compte 3 186 interventions dont 2 600 en secours d'urgence aux personnes, 216 suite à des accidents de la circulation et 188 pour lutter contre des incendies.
Le maire, Pierre Ducout, est particulièrement impliqué dans les activités de ce Centre de pompiers.
François Bergougnoux