The Daffodils
Fameux poème traditionnel anglais dédié à une des plus belles fleurs du printemps.
Si les élèves britanniques apprennent tous le poème The daffodils, il en est souvent de même en France. De belles strophes consacrées au printemps qui revient, faisant l’éloge d’une fleur aimée et spectaculaire. Son créateur en est William Wordsworth (1770-1850).
À la découverte d’une région
Où le poète a-t-il créé ses vers ? Le printemps venu, prenez la route vers le nord-ouest de l’Angleterre. Passé Manchester, puis Kendal, vous entrez dans la région des lacs : le Lake District, la région préférée des Anglais pour leurs vacances d’été dans leur pays. Cette région est parsemée de multiples lacs de surfaces diverses, entourés de montagnes usées par l’ère glacière et devenues presque des collines. Mais ne vous y fiez-pas ! Par mauvais temps, elles sont redoutables : vent, pluie pénétrante, cailloux glissants qui se détachent traitreusement, chemin raides, minuscules et dangereux. Ceux des crêtes sont les pires, comme celui de Striding Edge. Continuez votre route. Vous longez alors un admirable lac. Le plus grand. Celui de Windermere. Végétation abondante et adorables maisons de pierres sombres, toutes fleuries. À son extrémité, l’agréable petite ville d’Ambleside aux multiples magasins de sports de montagne et de woollen. Continuez ! La vallée devient étroite. Encore quelques miles, et, à droite, Rydal Mount, une magnifique propriété à flan de colline, située en face de Rydal Water, un des plus petits lacs de la région. Dernière habitation du poète. À deux pas, vous découvrez une merveille : le Dora’s field, le champ qu’il offrit à sa fille Dora. Parsemé de milliers de daffodils !
Les origines d’un poème
Mais ce n’est pas ici, au détour d’un chemin, qu’il se retrouve face à ces myriades de jonquilles. C’est lors d’une de ses innombrables promenades poétiques qu’il découvre, émerveillé, sur les bords du lac Ullswater, face au majestueux Helvellyn, ce miracle de la nature : la naissance du printemps dans cette région souvent si lugubre et si dure en hiver. « Ten thousand saw I at a glance, 10 000 j’en vis d’un coup d’œil. De retour, près du feu de son cottage, l’inspiration est spontanée. Il saisit sa plume : « I wandered, lonely as a cloud that floats on high o’er vales and hills, when all at once I saw a crowd, a host of golden daffodils »… Et là vos souvenirs d’école reviennent… « J’allais de-ci, de-là, seul comme un nuage qui flotte bien haut, au-dessus des vallées et des collines, quand, tout à coup, je vis une foule, une multitude de jonquilles dorées. ». William Wordsworth ne vit pas encore à Rydal Mount lorsqu’il imagine ce poème tant aimé de tous ceux qui font de lui Le poète des lacs. Poète le plus apprécié de son époque, ami de Samuel Coleridge, Quincey, Haydon, Keats et bien d’autres. Tous admiratifs, ils lui rendent visite souvent, longuement. Poèmes dédiés essentiellement à la gloire de la nature, estimant que les hommes sont souvent bien trop décevants. The daffodils est produit, du moins dans sa première version, en 1804, alors qu’il séjourne à Grasmere. Il y reste de 1799 à 1813, période où il écrit le plus. Ce village, situé à quelques miles au nord d’Ambleside, est un des plus beaux de la région. Il y repose.
Home at Grasmere
C’est là qu’il passe la partie la plus heureuse de sa vie. Dove cottage, une ancienne auberge proche du magnifique Grasmere Lake dont l’île en est le joyau. La barque vous y conduit. Il vit avec sa sœur Dorothy qu’il aime tant et épouse Mary Hutchinson en 1802, délaissant Annette Vallon fréquentée lors d’un voyage en France en 1791 dont il a une fille, Caroline. Il ne la revoit qu’à l’âge de 9 ans. Il s’enthousiasme pour la Révolution française, mais scandalisé par la terreur et l’arrivée de Bonaparte devenant empereur, il s’éloigne de ce pays, déçu, pour s’imprégner, encore plus, de ses chers lacs. La vie dans ce séduisant village, entouré de bois, montagnes et torrents est, pour William Wordsworth, une source d’inspiration présente à tout instant. Pour tout romantique aussi. Lisez ou relisez ses vers. En Anglais, si vous le pouvez.
Alain Baudru