C'était écrit
Il était une fois, il y a très longtemps, des objets étranges. On pouvait les ouvrir et les feuilleter parce qu’ils étaient pleins de pages couvertes de signes. Grâce à l’encre, au papier, à des machines et à la technique inventée par un certain Gutenberg, elles étaient imprimées et avaient de multiples utilités. Les personnes ne communiquaient ni par impulsion, ni par magnétisme. Ils connaissaient, bien sûr, les transmissions par ondes. Mais leurs découvertes, leurs histoires, leurs pensées n’étaient pas encore sauvegardées à l’état volatil. Ils avaient, dans ce temps-là, beaucoup d’espace pour empiler leurs livres.
Tant et si bien que des supports en papier conservaient leurs idées sous forme d’écriture. Il y avait les 26 lettres de l’alphabet que l’on pouvait organiser pour tracer les mots et les phrases. Dès leur plus jeune âge, les hommes et les femmes apprenaient à lire et à écrire, à l’école. Une performance dont les libraires, bibliothécaires, lecteurs se nourrissaient abondamment. Intellectuellement parlant.
Il existait beaucoup de clubs de lecture, associations dans lesquelles le livre servait de fil conducteur et de prétexte à d’interminables discussions entre les adhérents.
L’âge d’or du livre a sans doute précédé celui de l’informatique où la technologie a fait de stupéfiants progrès et où l’écran avait remplacé la feuille de papier.
Quel laborieux travail pour les auteurs dont certains écrivaient même à quatre mains ! Suivez la trace d’un éditeur, de bouquinistes, d’un relieur et laissez-vous emmener à un salon du livre. Certains ouvrages étaient, bien entendu, destinés aux enfants. Et ces livres étaient vendus en monnaie de l’époque. Une campagne de promotion du livre affichait même le coût d’un ouvrage à 1 euro.
Des voix bien intentionnées lisaient des livres à haute voix. Cette version enregistrée était particulièrement proposée aux non-voyants.
Le monde était alors divisé en continents et en pays. Chacun d’eux avait sa manière d’écrire. Découvrez celle qui fut pratiquée dans le territoire, alors nommé Afrique.
P.S. C’est pour rire, évidemment, puisque vous êtes en train de nous lire. Mais imaginez que l’idée soit prémonitoire et que l’un de nos lointains descendants arrive à restituer, à son niveau, le n°79 de l’Observatoire…
Brigitte Ravaud Texier